La décharge sauvage des Hautes Bruyères au point mort
Conseil municipal du 2 février 2021 (1)

Le conseil municipal doit commencer par l’examen du sévère rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion le Bohellec, dont le groupe se défend, comme Donald Trump, en évoquant une vérité alternative. Pour détourner l’attention, Mme Esclangon, du groupe le Bohellec demande la parole avant le débat. Le maire lui accorde. Elle se lance alors dans une violente diatribe contre le maire et Natalie Gandais (maire adjointe au zéro-déchet), les accusant de « ne rien faire » contre la décharge sauvage qui s’accumule dans la Redoute des Hautes -Bruyères.

C’est stupéfiant. Elle n’a donc pas assisté à la bataille menée par le maire et Natalie Gandais pendant tout l’été, conclue début septembre par la fin de non -recevoir du Préfet, lors de sa visite sur le site, qui préfère d’abord expulser le bidonville pour ensuite arrêter les camions qui apportent plusieurs fois par heure de nouveaux déchets de chantier ?

Elle n’a pas lu à l’époque l’article de 94-Citoyens sur l’action de la Ville de Villejuif contre cette décharge ?   Ni notre reportage, avec photos, sur la visite du préfet le 13 septembre dans la Redoute  ? Ni la lettre de Natalie Gandais au ministre Darmanin ? Ni l’article très bien informé du Parisien, qui annonçait « Une priorité pour le Préfet »  ? Tout cela remonte à l’été, et Mme Esclangon se réveille maintenant !

Le maire tente plusieurs fois de la ramener à la raison, mais la laisse achever son discours. Puis il répond calmement.

Sur la forme d’abord : Mme Esclangon a voté la séance précédente un Règlement intérieur qui prescrit comment est fixé l’ordre du jour. M. Zulke, son président de groupe, a participé la semaine dernière à la réunion des présidents de groupe qui a fixé l’ordre du jour de cette séance-ci et n’a pas demandé de mettre un point sur la décharge sauvage, ce qui était tout-à-fait possible. Si Mme Esclagon a des problèmes avec la façon dont M. Zulke la représente, c’est à lui qu’il faut s’adresser (M. Zulke regarde ailleurs). C’est la dernière fois qu’est tolèrée une telle violation du Règlement intérieur.

Sur le fond : le maire rappelle qu’en juin, alors candidat de l’opposition, il avait écrit au Préfet sur la décharge que F. le Bohellec, encore aux affaires et qui pensait être réélu, avait laissé s’installer depuis le mois de mai. Il rappelle ses multiples démarches après son élection, celles du GOSB, du Département, auprès du Préfet et le refus de celui-ci, lors de sa visite sur le site début septembre d’envoyer la force publique confisquer les camionnettes apportant de déchets sur un terrain appartenant pourtant à l’État. Depuis, le préfet l’a informé que la justice l’autorisait à employer la force publique pour évacuer le bidonville d’ici juin prochain, mais toujours rien contre la montagne d’ordure qui s’accumule.

Sans inviter Natalie Gandais à répondre à l’interpellation de Mme Esclangon, le maire passe à l’ordre du jour. Natalie Gandais profitera d’une intervention ultérieure  : sa savoureuse réponse est déjà intégralement sur l’excellent article de 94-Citoyens,  ce qui me permet de la recopier (merci, Monsieur Bascoul) !

« Si le préfet ne veut pas mettre des forces de police à l’entrée de la décharge pour interrompre cette voyouterie, ce n’est pas moi qui vais aller me coucher en travers de la route. J’invite le chœur des pleureuse et des “y a qu’a faut qu’on” à se constituer en collectif de citoyens et à aller se mettre en travers de la route. Qui profite de cette organisation mafieuse ? Qui profite de la misère des habitants de ce bidonville qui en toute impunité fait travailler des enfants, fait travailler des personnes dans des conditions indignes ? Qui leur achète le produit de leur travail ? C’est un scandale terrible, d’ordre national et qui me préoccupe au-delà de l’inaction du préfet».

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Quelques autres informations :

– Le ministre de l’Intérieur a finalement répondu à la lettre de Natalie Gandais, l’informant qu’un haut fonctionnaire de la Direction intergouvernementale de l’Environnement était nommé pour s’en occuper. Mais celui-ci n’a toujours pas pris contact avec elle.

– Quant au maire, il a bien tenté de barrer le chemin d’accès à la Redoute, mais il a dû y renoncer le jour même : ce chemin est aussi celui des camions du chantier de la Gare du métro Gustave Roussy !

– L‘association Romeurope, qui avait obtenu de la justice de faire condamner le maire de l’époque, M. le Bohellec, à ravitailler en eau potable les Roms du bidonville, est très pessimiste sur la suite de son action : la mafia a complètement pris le contrôle du bidonville, dont la population est quasi  asservie au triage des déchets (ce qui avait bouleversé Natalie Gandais lors de sa visite dans la Redoute, où elle avait assisté, sur un terrain appartenant à la République française, à une scène digne du Bangla-Desh.)

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Le compte-rendu du conseil municipal est en quatre parties :

  1. La décharge sauvage des Hautes Bruyères au point mort. 
  2. Montée de l’endettement : la droite se réfugie ans la « vérité alternative ».
  3. L’épineuse question du temps de travail des agents.
  4. Un budget prudent… et ambitieux, écologiste et solidaire

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