Monsieur Darmanin
Ministre de l’Intérieur
Objet : transformation de la Redoute des Hautes Bruyères de Villejuif en décharge sauvage
Monsieur le MinistreJe suis écologiste etdepuis le 4 juillet dernier maire-adjointe à Villejuif, en charge du Zéro Déchet. Sur notre commune est sise la Redoute des Hautes-Bruyères, élément de la ligne Serré de Rivière défendant Paris, et jusqu’à récemment caserne et terrain d’exercice des Compagnies Républicaines de Sécurité. Propriété de l’État, patrimoine historique dépendant de votre ministère, mais abandonnée sans projet stable*, elle est devenue une décharge sauvage à ciel ouvert, extrêmement dangereuse.
En effet, depuis le courant du mois de mai, une noria de camions vient y déverser des déchets de chantier, certains portant le sigle d’entreprises de bâtiment. Il en existe des photos et des videos. Malgré plusieurs lettres à Monsieur le Préfet, en, juillet et août, du nouveau maire de Villejuif et du Président du Val-de-Marne (propriétaire du Parc des Hautes-Bruyères où s’inscrit la Redoute), aucune action de la Police nationale ne semble avoir été entreprise. Or la formation d’une décharge sauvage est un véritable cancer : on ne respecte plus un espace déjà pollué, et l’absence de réaction de l’État est un exemple pernicieux incitant les entreprises indélicates à en créer de nouvelles partout. En outre il est probable que certains déchets industriels soient toxiques (amiante, solvants, etc.) et s’infiltrent dans le sol à l’occasion des pluies, polluant ensuite toute la région en contrebas de ce point-haut, notamment Villejuif, l’Haÿ-les-Roses et la vallée de la Bièvre.
C’est pourquoi j’en appelle à vous, Monsieur le Ministre, pour décider une intervention d’urgence sécurisant les accès à la Redoute et évacuant les déchets.
Pendant tout ce temps, un petit bidonville de Roms s’est installé au pied de la Redoute le long d’une route servant maintenant aux travaux de la ZAC qui incluent le chantier de la gare Gustave Roussy du Grand Paris Express. Certains des occupants de ce bidonville ont pour activité le tri et le recyclage de déchets et autres objets encombrants, mais rien n’indique qu’ils participent eux-mêmes à l’organisation de cette décharge informelle. Ce bidonville a ensuite occupé une partie de la Redoute abandonnée. Au début du confinement, la municipalité d’alors a coupé l’accès de ce campement à l’eau potable et sanitaire. Suite à un recours en référé de l’association Romeurope, le Tribunal administratif de Melun a enjoint à la municipalité de rétablir l’approvisionnement en eau.
Monsieur le Ministre,
Notre nouvelle municipalité est prête à assumer pleinement ses obligations humanitaires vis-à-vis des habitants précaires de ce village de fait : alimentation en eau, scolarisation des enfants, et pourquoi pas mobilisation des fonds européens pour un logement décent et une reconversion vers les métiers de recyclage industriel qu’ils pratiquent actuellement informellement dans la Redoute.
En revanche nous ne pouvons admettre que prolifère sur notre territoire et dans votre propriété une décharge sauvage, dispensant les entreprises de leurs obligation légales en matière de traitement des déchets, et faisant planer de nouvelles menaces hygiéniques dans une zone urbaine particulièrement dense, à deux pas de Paris et en période d’épidémie.
C’est pourquoi je vous appelle, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, à une intervention immédiate contre cette décharge sauvage : faire stopper les nouveaux apports, et évacuer les déchets accumulés, aux frais des entreprisses fautives.
Veuillez agréer Monsieur le Ministre l’expression de mes salutations respectueuses.
Natalie Gandais
3e adjointe au maire de Villejuif
Transition écologique, plan climat,
Nature en ville, zéro déchet
*Je me permets de vous rappeler le statut éminemment instable de ce patrimoine historique. Après l’abandon de son usage par les CRS, la ministre du Logement Cécile Duflot, dans le cadre de son Choc de Solidarité Logement annonce la céder gratuitement à la Ville de Villejuif, qui la rétrocède à la ZAC Campus Grand Parc, ZAC de la Communauté d’agglomération du Val-de-Bièvre aménagée par la Sadev, et proclamée Grand opération d‘intérêt national. Puis la Sadev apprend qu’il faut en fait l’acheter à votre ministère. Puis l’Université Paris-Sud envisage d’y installer son Pôle Universitaire Interdisciplinaire de Santé. Puis le concours « Inventons la Métropole du Grand Paris » valide un projet qui prévoit l’urbanisation de la Redoute y incluant le PUIS. Puis on annonce que le PUIS n’ira pas à la Redoute ce qui ruine le projet. Puis votre ministère annonce que finalement il garde ce bien foncier pour y transférer des bureaux. Il semble que ce soit la situation actuelle : votre ministère, propriétaire, réserverait ce site pour une nouvelle affectation.
Un commentaire
Bonjour Natalie,
J’ai lu attentivement ta lettre au ministre.
Je ne crois pas qu’une décharge sauvage soit un lieu propice à un recyclage des déchêts sachant que des déchetteries ont été mises en place pour celà.
Quant aux allégations sur le rôle de l’ancienne équipe, quelle est la source de tes affirmations selon lesquelles l’accès à l’eau aurai été coupée ? Quand on affirme , il faut étayer ses dires par des dates et des preuves. Décidément tes nouveaux alliés déteignent sur vous