Le rapport de la Chambre régionale des comptes est enfin paru ! Il s’arrête en 2018. L’ancien maire F. le Bohellec s’est bien gardé de le mettre à disposition des conseillers municipaux en 2019-2020, et du coup c’est le nouveau maire, P. Garzon, qui doit répondre aux « observations » de la Chambre. Comme il n’était pas élu à l’époque, il ne peut qu’approuver le rapport, qui ne fait que redire en termes administratifs… ce que les élus d’opposition dénonçaient régulièrement au préfet, à la Procureure de la République, à la presse… Voyez ici la liste des démêlées de l’ancien maire avec la justice.
Vous trouverez un excellent résumé du rapport dans le journal internet 94-Citoyens (cliquez ici), le quel renvoie au rapport complet, avec les « observations du maire »… c’est-à-dire Pierre Garzon (cliquez là).
Les principales critiques sont les suivantes.
Un recours important aux cessions de patrimoine pour financer l’investissement
C’est la principale critique, du point de vue de l’avenir des Villejuifois : F. le Bohellec a largement revendu aux promoteurs les réserves foncières constituées au fil du temps par les municipalités précédentes. On n’a plus guère de terrain pour planter de nouveaux parcs ou forêts urbaines, ni pour implanter les nouveaux bâtiments publics rendus nécessaires par l’augmentation prévue de la population de la Ville.
La CRC invite à une gestion plus rigoureuse des Ressources humaines
Cela vise deux choses : la montée de l’absentéisme, largement dénoncée par la médecine du travail, due à l’aggravation des tensions entre personnels et nouveaux directeurs ou au manque de personnel, qui épuisait ceux qui restaient : d’où prises de congés et même suicides. D’autre part, la CRC vise des avantages en nature excessifs (on pense au vaste logement de fonction du dernier Directeur général des services).
18 millions d’euros d’achat hors marché… jusqu’en 2018
C’est là le plus grave pour F. le Bohellec (car cela pourrait relever du pénal) et pour les finances de la Ville. Il s’agit d’achats réalisés sans appel d’offre ni même, souligne la Cour, une information des conseillers municipaux. On trouve dans le rapport la chronique de ces achats parfois limite-délictuels (mais pas tous, évidemment). La Cour, dont ce n’est pas le métier d’enquêter plus avant, conclut avec une certaine ironie : « Le système d’information est incomplet. Il ne permet pas, en l’état, de s’assurer du respect des dispositions du code de la commande publique notamment en matière de respect des seuils et de mise en concurrence. »
Après 2018, c’est bien pire !
Malheureusement le rapport s’arrête à 2018. Or c’est en 2019 que F. le Bohellec commence à dépenser sans compter, avec l’argent de la Ville, pour sa campagne électorale, avec l’insuccès que l’on sait.
Dès septembre, la Ville est couverte d’immenses affiches «Avec vous Villejuif se révèle » . Le tribunal administratif de Melun a statué qu’il s’agissait de dépenses indissociables du processus électorales susceptibles d’invalider les élections ! Mais nous ne savons toujours pas qui a exactement payé : nous, les Villejuifois ? les promoteurs ? Dans les deux cas il s’agit de fautes pénales gravement sanctionnées.
En avril 2020, les conseillers municipaux d’opposition découvrent presque par hasard les emprunts illégaux et le fameux « contrat Fayolle » (il y en a pour 3 millions et demi) permettant une multitude de travaux divers et pas toujours très heureux, alimentant la campagne « Un bon maire on le garde »… et que nous allons maintenant devoir payer . Ils font un signalement au Préfet, à la Procureure de la République, et… à la Chambre des Comptes, mais ce n’est pas pour ce rapport -ci.
Enfin il a fallu attendre que la nouvelle équipe arrive aux affaires, à l’été 2020, pour que notre représentant au Grand Orly Seine Bièvre découvre le pot-aux-roses sur le budget d’enlèvement des dépôts sauvages de la Ville, plusieurs fois payés par les Villejuifois. Cette fois, le nouveau maire a porté plainte…
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