Pour le gouvernement, La Redoute doit rester une décharge publique !

Le lancement d’une pétition pour demander à l’Etat de mettre fin à la décharge publique sauvage dans la Redoute des Hautes Bruyères commence à produire ses effets, mais pas vraiment dans le bon sens. Aujourd’hui 2 mars, le Gouvernement annonce en effet que la décharge sauvage… deviendra une décharge contrôlée !!

 

Rappel des faits

 

Depuis mai 2020, une décharge sauvage d’ordures (déchets de chantiers mais aussi encombrants et ordures ménagères) s’est installée dans la Redoute des Hautes bruyères. Sous le contrôle d’une mafia, les habitants du bidonville entourant la décharge, dont les enfants, sont asservis au tri de ces déchets

 

Tout l’été 2020, la nouvelle équipe municipale mise en place le 4 juillet se bat pour obtenir du préfet une intervention afin de faire cesser le manège des camionnettes apportant les déchets. Le 3 septembre, notre élue Natalie Gandais, adjointe en charge du zéro-déchet, écrit au ministre de l’Intérieur, propriétaire du site… et chef de la police nationale. Le 13 septembre, le préfet se déplace sur le site. En attendant son arrivée, Natalie Gandais obtient des policiers déjà en place qu’ils arraisonnent 4 camionnettes apportant les déchets (mais observe que les policiers s’exécutent en trainant les pieds).

La visite de la Redoute avec le préfet, entouré du maire et plusieurs autres membres de l’exécutif municipal, est racontée ici par Natalie. La conclusion (dernier paragraphe) n’est pas très encourageante : le préfet refuse de bloquer l’accès par des forces de police, ne promet que l’expulsion du bidonville, et reste évasif sur la scolarisation des enfants.

En décembre, le ministère de l’Intérieur répond enfin à Natalie : un directeur interdépartemental de l’Environnement est chargé de l’affaire. À ce jour il n’a toujours pas contacté Natalie Gandais. Puis, le préfet annonce avoir obtenu l’autorisation de la justice d’utiliser la force pour évacuer le camp.

Courant janvier, des Villejuifois commencent à nous écrire pour s’inquiéter. Nous leur conseillons de se constituer en collectif, mais ils invoquent des raisons familiales pour ne pas s’engager , ce qui est bien compréhensible. Le 2 février, en conseil municipal, une représentante de la liste le Bohellec (qui a laissé la décharge s’installer en mai 2020…) accuse la mairie, et non l’État, de ne rien faire. Le maire et Natalie la remettent à sa place.

Le 4 février, le Président Macron visite l’Institut Gustave Roussy. Le maire P. Garzon lui montre la Redoute et obtient un accueil favorable à sa demande  que celle-ci retourne à sa vocation médicale. Elle devait en effet accueillir l’École Universitaire Interdisciplinaire de Santé, mais le ministère de l’Intérieur, propriétaire du site, parlait depuis plusieurs années d’y installer ses bureaux (voir la note en bas de la lettre de Natalie Gandais au ministre, sur l’histoire des promesses gouvernementales à propos de l’avenir de la Redoute). Cette position présidentielle est confirmée par un courrier du 19 février du directeur de cabinet du Président de la République, dans les termes suivants : « Vous pouvez etre certain de l’attention portée par le Chef de L’Etat à vos attentes concernant la cession du patrimoine foncier de l’Etat [la Redoute], afin de favoriser la réussite du projet « Campus Grand Parc » pour le développement d’un pole de recherche et de santé. »

Faute de voir se former un collectif citoyen, les militants Europe-Écologie prennent l’initiative, aussitôt partagée par les forces de gauche, de lancer une pétition : SIGNEZ ICI !

C’est alors que la députée de la ville, Albane Gaillot (élue LAREM, elle fut des premières à rompre avec la politique d’E. Macron, elle est aujourd’hui indépendante) prend contact avec le maire Pierre Garzon. Ensemble, ils préparent sa « question orale au gouvernement », où elle reprend les termes de la pétition, le 2 mars. La voici, avec la réponse de Mme la déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la citoyenneté , Marlène Schiappa.

 

Marlène Schiappa dévoile le pot-aux-roses

La réponse de M. Schiappa est stupéfiante. Elle énumère une série de mesures prises par l’État contre la mafia contrôlant la décharge, dont nous n’avions jamais entendu parler, sauf les… 4 camionnettes saisies à la demande de Natalie Gandais le 13 septembre ! Il aurait été facile, depuis, de la saisir toutes…

Elle annonce que le camp va bientôt être évacué, et que la décharge sauvage deviendra… une décharge contrôlée, avant de devenir « à moyen terme » des bureaux pour le ministère de l’Intérieur !

Ainsi donc :

1°) Marlène Schiappa dément la bienveillance du Président Macron sur la vocation médicale « à moyen terme » de la Redoute.

2°) Elle révèle que, si l’État n’a rien fait depuis l’été dernier contre une décharge sauvage, c’est qu’il avait déjà l’intention d’en faire une décharge publique ! Ainsi, les Villejuifois et usagers du Parc des Hautes Bruyères, de plus en plus indignés par la montagne d’ordures de plus en plus dégueulasse, seront tout heureux de la voir transformée en montagne de déchets traités « industriellement ». Hasard ? Il y a quelques jours, l’entreprise Colas, qui gère une décharge de gravats industriels à l’Haÿ-les-Roses, demandait, sur le site 94-Citoyens, à installer le même type de décharge dans la Redoute, en laissant entendre que c’était une vieille promesse du gouvernement !

3°) M. Schiappa ne dit rien sur l’arrêt immédiat du flux de camionnettes qui font d’heure en heure monter la montagne d’ordures, elle ne dit rien sur le relogement et la scolarisation des enfants. Mme Gaillot lui fait observer que les habitants d’un bidonville doivent être informés par voie d’affiches 4 mois à l’avance de leur évacuation prochaine. Ce qui n’est pas fait…

 

Mobilisons-nous !

Naturellement, les écologistes ne peuvent admettre ce projet de transformer un élément de notre patrimoine historique en décharge publique, fût-elle contrôlée, même pour une dizaine d’années. Ce n’est sûrement pas non plus l’avis de la Sadev, qui construit des logements à coté. Ni de l’IGR, qui a de plus en plus besoin de place pour développer son pôle de santé. Pourtant Madame Schiappa est directement subordonnée à M. Darmanin, ministre de l’Intérieur. Énorme couac gouvernemental ?

En tout cas, plus que jamais, signons la pétition pour arrêter ce scandale humain et écologique ! 

 

 

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