Alerte rouge au Parc des Hautes Bruyères : mobilisons-nous !
... d'ici mercedi 30 septembre

Une consultation du public est lancée sur l’urbanisation du « terrain D1b » de la ZAC Campus Grand Parc. Répondez toutes et tous par internet jusqu’à mercredi 30 septembre !

 

C’est à peine croyable. Villejuif vient de choisir une nouvelle municipalité, sur le mot d’ordre « Moins de béton, plus de vert ». Cette municipalité, autour son nouveau maire Pierre Garzon mais à la quasi-unanimité, opposition comprise, a aussitôt proclamé « l’urgence écologique ». Villejuif est en effet classée « fortement carencée en espaces verts » avec 4 mètres carrés de verdure par habitant (la norme, c’est 10 mètres carrés). Comme Paris et ses villes de banlieue, elle est désespérément à la recherche des derniers espaces où implanter des « forêts urbaines » pour sauver la biodiversité (des oiseaux aux abeilles), pour tempérer le changement climatique qui s’accélère et dont les canicules de cet été, les incendies qui ravagent tous les continents, ne sont qu’un avant-goût.

Et voici que qu’un promoteur, Linkcity, prétend nous imposer un projet digne des années 1970 !  Il dévore un des derniers espace verts de Villejuif, l’ancien terrain de golf, au profit d’une forêt… d’énormes blocs de béton.   « Un ilot agglutiné … une forte minéralité… une forte densité non pas subie [tu parles !]  qui est un atout pour les espaces créés » annonce-t-il  fièrement ! Des tours jusqu’à  17 étages (50 mètres de haut) entourent un… « jardin à la végétation généreuse [taille à la plantation :25 centimètres ! Ces petites pousses ne feront pas long feu] visible par trois failles »… entre les gratte-ciels.

 

 

Aujourd’hui : c’est tout  vert (à gauche, l’autoroute, en bas la Redoute, à droite le Parc, en beige la part du Parc déjà détruite par le chantier du métro), cerclé de noir :  le lieu du projet immobilier.

 

Demain : 5 bâtiments jusqu’à 50 mètres de haut enserrant un jardin « visible par des brèches »

 

Les plans du projet : minuscule jardin enclavé en pleine terre (tout le reste béton avec parfois des bacs à fleur sur dalle béton) et tours jusqu’au 50 mètres (plus de détails sur les hauteurs ici)

 

Le golf était abandonné depuis des années, et pas ouvert au public, d’accord. Mais au moins cela restait un espace vert, qui épongeait les pluies dévalant vers la Bièvre, qui nous protégeait un peu des particules de diesel cancérigène de l’autoroute, qui laissait passer le vent d’ouest modérant les canicules. Le projet édifie une haute muraille de béton en lisière du plateau, qui va aggraver le déversement des pluies vers la Bièvre et couper les vents qui aéraient Villejuif.

De tout cela, pas un mot dans « l’étude d’impact ». Gag : cette étude précise avec satisfaction que le projet est « à l’abri des inondations de la Bièvre et de la Seine » (en effet : c’est même un des points les plus hauts de l’Ile de France !) alors que l’imperméabilisation massive du sol qui en résulterait entrainera des inondations en contre-bas… Mais ça, le promoteur s’en fiche :  c’est plus dans son secteur.

Nous avons accepté de sacrifier un gros morceau du Parc des Hautes Bruyères pour construire l’immense et profonde gare du futur métro devant Gustave Roussy. C’était nécessaire pour le bien commun. Mais ce parc est protégé par une « Grande marguerite » dans l’actuel Schéma directeur de l’lle de France. Ça veut dire « Espace vert d’intérêt régional », qu’il est interdit de réduire, qu’on ne peut qu’accroître. Or le haut de l’ancien golf était le seul endroit où l’on pouvait étendre le Parc, en échange de l’espace concédé à la gare Gustave Roussy !

Mais visiblement « l’étude d’impact » se fiche du Schéma directeur de l’Ile de France, le document légal d’urbanisme le plus fondamental, que doivent respecter tous les autres.  Avec impudeur, elle écrit : « D’un point de vue règlementaire, le site de projet (et le périmètre de la ZAC Campus Grand Parc dans sa globalité́) ne s’inscrit pas dans un corridor identifié dans le cadre du Schéma Régional de Cohérence Écologique d’Île- de-France. Il ne participe donc pas à la trame verte et bleue régionale. »

Eh bien si, la Zac Campus Grand Parc est traversée du nord au sud, « dans sa globalité », par la Trame verte du Sdrif actuel adopté en 2013, et déjà dans le Sdrif précédent. C’est l’un des couloirs de biodiversité les plus importants de la proche banlieue : la coulée verte Bièvre-Lilas, soutenue en particulier par le Conseil général du Val de Marne. Avec une Grande flèche verte traversant la Grande marguerite sur la « Carte de destination générale » du Sdrif.

La carte du Sdrif et sa Trame verte (flèches vertes) autour de Villejuif. En haut, Paris (la Trame Verte y suit le tramway et sa piste herborée) . Au centre, la Grande marguerite du Parc des Hautes Bruyères, en bas à droite celle du parc des Lilas à Vitry, entre les deux la Trame verte devra franchir, on ne sait comment,  la Nationale 7 bordée par ses redoutables « pastilles rouges » (à densifier au moins de 15% : M. Huchon, alors président du Conseil régional, n’y était pas allé de main-morte). Le point noir au dessus de la marguerite est la station Gustave Roussy où se croiseront les lignes 14 (en bleu) et 15 (en rouge) La trame verte Bièvre-Lilas  traverse ensuite l’autoroute (en noir) pour atteindre la Bièvre.  

 

Et c’est écrit là, dans le fascicule du Sdrif « Défis, projet spatial, objectifs » (5.10, p. 207), qui place Villejuif au cœur de la zone « Campus Sciences et Santé » (dont le coeur est lui-même, précisément, la ZAC Campus Grand Parc autour de l’Institut du cancer Gustave Roussy) : il  appelle à y « Concilier intensification urbaine et préservation de la Trame verte  et des continuités écologiques ». Les « Orientations réglementaires » du Sdrif exigent que les Coulées vertes continues, comme celle existant entre le Parc et le Golf soient « préservées et développées ». Le promoteur s’en moque, son « étude d’impact » lui donne l‘absolution !

En échange de cet énorme sacrifice d’espace en plein air et en pleine terre  exigé des Villejuifois, des Arcueillais et des futurs habitants et habitantes, espace où petits et grands pouvaient courir, où existait un jardin des plantes médicinales, ce promoteur nous propose… une salle de sport et une crèche. Oui : une crèche, à un jet de pierre des 12 voies de l’Autoroute du Sud et de leurs microparticules de diesel, qui tuent 6500 personnes par an dans le Grand Paris… en particulier des enfants en bas-âge.

Cette fois, l’étude d’impact le reconnaît (faut dire que les Autorités environnementales lui intimaient l’ordre d’enquêter sur ce point) :  « La zone dans laquelle s’inscrit le lot D1b présente une qualité de l’air fortement dégradée par les oxydes d’azote, dont le trafic routier est l’émetteur principal.  Les teneurs relevées en matière de dioxyde d’azote sont très importantes pour la totalité des points de mesure et supérieures au seuil réglementaire annuel de 40 μg/m3. La zone connait aussi régulièrement des pics de pollution aux particules, supérieures aux seuils réglementaires annuels » (Pour le plus dangereuses, parce que les plus incidieuses dans les poumons, les PM2,5 : 37,5 micro-grammes par mètre cube au lieu de 25 !)

Alors quoi ? Les marmots resteront enfermés à l’abri de gaines d’aération filtrantes ?

Nous ne pouvons accepter un projet aussi révoltant, qui ne tient aucun compte de l’aggravation de la crise écologique (crise climatique et crise de la biodiversité) depuis 10 ans, de la prise de conscience générale (en particulier de la jeunesse, qui fera les frais au long du XXIe siècle de ce genre de projets du siècle dernier),  des choix des électeurs aux dernières élections municipales, à Villejuif comme dans les grandes métropoles de France. Les profits des promoteurs ne doivent plus avoir le pas sur la santé et le bien-être des populations.

 

S’il vous plait ! Pour vous, pour vos enfants, écrivez, même quelques phrases, contre ce projet, au commissaire enquêteur, jusqu’au mercredi 30 septembre. Ecrivez en mairie, déposez votre lettre au Service urbanisme, ou par email à

Urbanismereglementaire@villejuif.fr

ou encore mieux sur le site de l’enquête (cliquez) 

 

Tout le dossier est là, sur le site de Villejuif (cliquez)

 

 

 

 

    Un commentaire

  1. Superbe projet! Approuvé par Garzon?

    Dans le centre ville le béton à coulé à flot, faut faire suer le foncier pour loger les pauvres venus d’ailleurs et soigner son électorat.

    En plus cela fait rentrer du fric dans les caisses selon Mediapart.

    J’attends avec impatience les interventions au Conseil Municipal. Les couleuvres risquent d’être un peu grosses à avaler, même s’ils lâchent quelques miettes.

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