On a testé pour vous : Les masques pour « aînés » de la mairie de Villejuif

On a testé pour vous : Les masques pour « aînés » de la mairie de Villejuif

C’est à trois jours du déconfinement que j’ai trouvé dans la boite au lettre un masque envoyé par la mairie : j’ai la chance d’avoir plus de 65 ans. Il est grand temps ! Mais pourquoi nous ? Et pourquoi pas celles et ceux qui doivent reprendre le travail ? Celles et ceux qui n’ont jamais cessé de sortir faire les courses et aller travailler, en plein pic de l’épidémie ? Et pourquoi des masques « artisanaux »  ?

La lettre du maire sortant qui accompagne le masque ressemble assez à une circulaire électorale accompagnée d’un gadget, mais passons. Le masque n’est pas très joli, mais il est léger et « respirant » : deux simples couches de coton. Mais la trame en est-elle assez serrée ? C’est bien le problème des masques : soit ils sont « respirants » (ils lassent bien passer l’air), soit ils sont bien filtrants (ils ne laissent pas passer le virus, surtout s’ils ne sont pas mouillés). Il faut trouver un juste équilibre.

Malheureusement, le Président, le gouvernement et sa porte-parole ont complément brouillé le problème. Ils se sont fichu de nous pendant des semaines en prétendant que les masques ne servaient à rien (pour masquer le fait qu’ils avaient détruit l’énorme « réserve stratégique » de la France). Et maintenant ils continuent, en expliquant que « à l’époque les médecins n’étaient pas d’accord entre eux». Or la traversée d’un masque par un virus n’a rien à voir avec la médecine. C’est un problème de physique, de capillarité, de percolation (la science des filtres à café) : tant d’épaisseur de tel tissu de telle trame protège, quand il est sec, pendant telle durée.

Le masque que m’envoie la mairie est paraît-il conforme à la norme Afnor SPEC S76-001. Je vérifie sur internet : c’est  celle des masques Afnor « solidaires» que nous popularisons depuis le début du confinement, celle des masques « catégorie 2 » : pas trop exposés au public contaminé et protégeant pendant 4 heures. Je clique sur la page « Je fais mon masque barrière » et j’y  télécharge le tableau « Je choisis des matériaux ».

Bigre : pour un masque deux épaisseurs, il faut du tissu d’au moins du 105 g/mètre-carré. Je n’ai pas vérifié. Mais souvenons-nous : n’importe quoi est mieux que rien du tout, ça protège moins longtemps, c’est tout.

Sur notre photo, Natalie Gandais fabriquait des masque tri-couches, elle privilégiait la sécurité (bien filtrant, moins bien respirant) : deux couches de coton, une couche de molleton. D’après le tableau, ce sont des masques entre la catégorie 2 (grand public) et 1 (professionnels) ! Depuis la fin du pic de l’épidémie, on peut bien supprimer le molleton.

Ce sont donc ces masques « solidaires » que reprend le maire sortant, près de deux mois après le mouvement associatif de Villejuif. Depuis, des dizaines  d’artisans et PME s’y sont mis, faisant du Val-de-Marne une « usine à masques » . Les villes voisines, après avoir aidé les associations, ont passé commande à l’industrie, avec tous les problèmes de livraison que ça pose. A Villejuif, le maire se contentait de distribuer ceux que lui expédiait, pour le corps médical, les collectivités territoriales : région, département, ce qui permettait au candidat sortant de prendre la pose en Tarzan de l’humanitaire. On l’a même vu faire campagne en les distribuant, comme des tracts, au usagers du métro… Maintenant il dit passer commande aux artisans, très bien !

La question se pose maintenant : les masques solidaires, devenus « artisanaux », doivent-ils rester gratuits ? C’était le cas au sein du Système d’Echange Local de Villejuif, ou pour les masques et tabliers que nos couturières offraient au personnel médical qui manquaient de tout fin mars.

Aujourd’hui, disons le nettement : il est normal de rémunérer le travail des artisans. Par exemple, l’association La Grande Ourse, qui se prépare à reprendre son activité au jardin de  la Géothermie, passe commande de dizaines de masques à la boutique des frères Kipré, ces jeunes du Vercors adoubés par Dior : l’association, qui elle est subventionnée par l’argent public, leur apporte gratuitement le tissu, mais rémunère leur travail.

    Un commentaire

  1. Il l’a pas paru effectivement bien leer ce manque … La lettre d’accompagnement est, elle, très lourde

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